Libe et Lulle sont
deux demoiselles. Deux demoiselles qui font du zèle. Des coups bleus avec leurs
ailes. Deux petites fleurs bleues avec quatre petites ailes et six gros
ocelles.
Quand valsent
les moustiques, elles font les gros yeux. A la piqûre d'un regard, prennent la
mouche. Et tiquent ! Elles volent l'été, le temps et les volants de taie à
l'étang. Des coussins de brume et de roseaux, un drap d'eau et de
rosée...aquatique. Corsetées, elles voltigent de joncs en jonques, se chinent
de jaune et de jonquille dans le crépuscule.
Là où les
nénuphars pullulent, Libe et Lulle, alors se
congratulent, s'exhibent. Conciliabules et bribes se bercent sur le trille
d'un vent qui ulule avec les moulins à tan. Mais déjà tourne la roue à aubes.
Un matin de papier bulle qui se dérobe avec les premiers papillons. Les
premiers taons...
Là où la
bonde s'émonde de ses branches mortes, Libe et Lulle capitulent
dans la ronde. La fronde qui démantibule leurs mandibules, inhibe la diatribe
de leurs sentiments ridicules. Elles ondulent sereines et reines, comme les
battements d'une pendule, ce scribe malfaisant, cet immonde crapule. Là où la
vase abonde, les pluies inondent la mare aux libellules. Et ces insectes
agaçants, minuscules, soudain se dévergondent à contre-vent...