Avec la marée, amarrée
Aux vitrines sémaphores
Les baleines échouées, parapluies bout-dehors
Jettent l’ancre aux tempêtes,
Et retiennent les silhouettes,
Comme les marins retiennent leur corps-mort.
Avec la marée, amarrée
A l’amer des passants
Au bout de la jetée, aux parkings de l’estran
Les caddies s’entrechoquent,
Et vont là de coque en coque,
Comme des marins ivres dans leur fiévreux caban.
Pendu aux mâts des
réverbères, un phare radote
Reflet d’un enseigne
quand la lumière tremblote.
Quartier-maître dans
ces villes de misère
Qu’on ira mettre en
quartiers, de ponts en ponts,
De voiles en voiles
De finistères en
finistères.
Avec la marée, amarrée
Aux vitrines qui dessoûlent,
Quelques signaux en morse labourent la foule
Et filent alors plein foc.
Dans le roulis des pébroques,
Titubent les passants comme des marins dans la houle.
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